Ecrits

                 B L O G yoga, ay urveda, yogathérapie, kobido


Vous retrouverez ici des réflexions, des pratiques et des conseils relatifs au Yoga,

à l'Ayurveda et à la cuisine ayurvédique.

Belle lecture.

 

par Isabelle Ricci-Olivieri 26 avr., 2021
Le souffle est le seul compagnon qui nous accompagne fidèlement du premier au dernier instant de notre existence. Notre rapport au souffle conditionne notre vie physique, psychique et spirituelle. D'un point de vue physique, le souffle est le garant du bon fonctionnement de nos cellules via des échanges gazeux, il assure donc l'équilibre du corps dans son ensemble. Son manque a de graves répercussions sur notre corps mais également notre psychisme. Quand à notre évolution spirituelle, elle dépend entièrement de notre capacité à nous laisser traverser consciemment par le souffle de vie ou divin, présent en chaque être. Le souffle est à la fois inconscient et volontaire, je n'ai pas besoin de penser pour respirer mais je peux en y pensant, le rendre plus vaste, plus profond, plus lent. Nous vivons donc comme nous respirons. Ce constat est la base du Yoga, qui vise par des pratiques, éthiques, posturales, respiratoires la réalisation du Soi ou essence Universelle présente en chaque être. Cette réalisation est possible lorsque le pratiquant atteint" Samadhi" (8e pillier du yoga), c'est un état où tous les conditionnements disparaissent pour laisser la place à une présence Totale, un état d'Être. Parmi les conditionnements abolis en Samadhi, il y a ceux liés au souffle; le besoin vital d'inspirer (pour faire le plein d'oxygène) et celui d'expirer (pour éliminer l'excès de gaz carbonique). C'est l'équilibre de ces besoins qui nous maintient habituellement en bonne santé , mais lorsque Samadhi est atteint les besoins conditionnés par un état ordinaire disparaissent également (du moins pour un temps). C'est ainsi que se révèle Kevala Kumbhaka ou la suspension du souffle. C'est un processus involontaire dans lequel nul besoin d'inspirer ou d'expirer, et qui offre une sensation profonde de plénitude. Pour les Yogis, la mort étant le départ du souffle, lorsque celui-ci se suspend on goûte à l'Eternité. Pour ma part j'avais 13 ou 14 ans lorsque j'ai vécu ma première expérience de Kevala Kumbhaka. Je nageais et m'entrainais à l'apnée régulièrement, quand un jour au fond de la piscine, en regardant vers la surface, j'ai senti un profond changement en moi. Je n'avais plus besoin d'expirer ni d'inspirer, j'avais le sentiment de pouvoir rester ici pour toujours, un moment de plénitude totale. Je ne me souviens pas de ce qui m'a sorti de cet état, mais je ressens encore 30 ans plus tard les traces que cette expérience a imprimé en moi, comme une référence d'un autre état possible où la souffrance liée aux besoins disparait. Bien évidemment on ne peut pas décider de vivre cela, car la suspension du souffle n'est pas sa rétention volontaire, mais avec une pratique régulière de Pranayama (respirations yoguiques), et un lâcher prise de toutes attentes ou désirs de contrôle, nous pouvons préparer le terrain pour que de telles expériences se révèlent le moment venu. La première chose indispensable est de porter attention à notre souffle, en développant une relation amicale (ni trop pressante ni nonchalante). Comme toute amitié le souffle demande de l'investissement, du temps et du respect mais c'est la seule dont dépend réellement notre vie. Que le souffle soit avec vous ;) Vidéo de Pranayama dans "Partages"
par Isabelle Ricci-Olivieri 22 janv., 2021
En Sanskrit, Agni désigne le feu ainsi que le Dieu qui veille sur le foyer et les célébrations. Selon l'Ayurveda, Agni désigne la capacité de transformation assurée par les enzymes digestives (feu digestif) et les différents tissus de notre corps y compris le mental. Si l'on regarde bien le feu et la chaleur sont au centre de notre monde manifesté, pour en assurer l'équilibre: soleil au centre de notre système noyaux (feu et chaleur) au centre de la terre foyer au centre d'une maison chaleur au centre des relations humaines Chez les humains, Agni est au centre de la vitalité: Un aliment est d'abord broyé (mastication) puis transformé grâce aux enzymes de la salive, de l'oesophage et de l'estomac (digestion), avant de pouvoir être partiellement utilisé par nos organes et tissus (assimilation). Un bon Agni est donc une force de transformation indispensable pour maintenir nos processus physiologiques et assurer notre immunité car il nous permet d'éliminer les toxines et les agents pathogènes. Au delà de la compréhension de la constitution de la personne, le bilan Ayurvédique permet d'adapter les propositions alimentaires (nourritures, épices, plantes...) en fonction de la nature de son feu digestif. Doit-on nourrir ou contenir de la même manière une lampe à huile, un feu de cheminée ou un incendie ? Beaucoup de personnes s'interrogent sur leur constitution Vata, Pitta ou Kapha mais peu se questionnent sur leur Agni; hors c'est ce dernier qui garantit notre équilibre physique et psychique. Connaitre et respecter Agni est la clé de notre santé. Lorsque Agni est faible: la faim est rare, la digestion lente et le mental lourd : il faut donc adapter notre alimentation afin de ne pas l'étouffer et de le stimuler. Lorsque Agni est irrégulier, la faim et la digestion sont anarchiques, les pensées incessantes, ce qui fatigue l'organisme. Il est important d'adapter notre alimentation pour retrouver un équilibre et une constance. Lorsque Agni est trop élevé , cela conduit à une combustion, un amaigrissement, une grande irritabilité et un manque d'assimilation. Il sera donc indispensable d'apporter une quantité suffisante de nourriture mais avec une qualité adéquate. Beaucoup de personnes, en glanant des informations relatives à l'Ayurveda, font des racourcis qui leurs sont délétères. Ainsi, elles mangent beaucoup de cru en été car c'est une saison Pitta, que Pitta contient du feu et que le cru diminue le feu. Cela est valable lorsque Agni est fort et équilibré. S'il est faible, quelle que soit sa constitution, la personne ressentira indigestion, flatulences, fatigue et des déséquilibres de même nature que sa constitution (irritation pour Pitta, sécheresse pour Vata, lourdeur pour Kapha). C'est la même chose pour le choix des plantes. Récemment, une personne avec un feu digestif au plus bas me disait avoir découvert l'Ashwaganda (plante Ayurvedique reconnue comme un tonique nerveux puissant) et espérait retrouver ainsi plus de vitalité. Or cette plante est lourde à digérer et nécessite un bon feu digestif avec d'autres plantes stimulantes en association afin d'augmenter sa digestion et donc son assimilation. Tout ce qui n'est pas assimiler ou éliminer va créer des toxines (Ama) qui vont affaiblir l'organisme, créer des désordres psychiques et affaiblir l'immunité. Donc avant toute chose on doit s'interroger sur notre Agni : car le meilleur des remèdes, s'il n'est pas transformé, ne peut être assimiler et peut même devenir le pire des poisons. Comme toujours, cela nous invite à penser de manière éco-logique: quels sont mes besoins et surtout mes possibilités digestives ? Cette question est à mon sens le garant de notre santé et du monde qui nous entoure (cf: article "Ayurveda l'écologie millénaire") Voici quelques conseils pour préserver votre Agni: - Abandonner les aliments et boissons froides - Boire de petites quantités d'eau au début du repas, jamais à la fin - Prendre une tisane digestive 20 min après le repas - Manger à heures régulières et uniquement en cas de faim - Manger des fruits en dehors des repas - Eviter les desserts en fin de repas (oui mais alors cela devient une collation et plus un dessert ? oui c'est dur je sais mais c'est comme ça :)) Et si tout ceci ne suffit pas, je vous accueille au cabinet ou en visio pour vous guider vers une meilleure compréhension de votre Agni 😊
par Isabelle Ricci-Olivieri 17 nov., 2020
En cette période Automnale d'incertitude, "Majja" le système nerveux peux souffrir de quelques excès ou d'un certain assèchement. Nous pouvons souffrir de troubles du sommeil et d'une baisse de vitalité. Voici selon l'Ayurveda une recette favorisant l'endormissement et un sommeil profond. - 1 tasse de lait cru ou végétal - 1cc de curcuma - 1 pincée de gingembre - 1 pincée de poivre (facultatif si vous souffrez d'état inflammatoire, de chaleur excessive, d'irritabilité) - 1 cc de ghee ( recette sur le blog) - 1 cc de miel Faites chauffer le lait avec les épices , en remuant et sans faire bouillir. Versez dans une tasse. Lorsque c'est tiède ajoutez le miel Dégustez avant de vous coucher ... Je vous souhaite une douce nuit ;) Isabelle
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par Isabelle Ricci-Olivieri 13 mai, 2020
Ecologie: du grec « oïkos » maison et « logos » science. L’écologie est donc une étude scientifique des relations entre les êtres vivants et le milieu naturel où ils vivent. J’ai toujours eu conscience que nous étions intimement reliés à notre environnement même si parfois nous l’oublions; que nous faisions parti d’un ensemble vivant qui nous influence et réciproquement. Je crois que c’est cette conscience écologique (au sens littéral du terme) couplée à mon désir d’être un maillon dans une chaine de santé pour l’être humain, qui m’a conduit naturellement à l’ Ayurveda . Pour moi cette science millénaire est avant tout une intelligence écologique, qui vise l’équilibre individuel physique et psychique en harmonie avec son environnement. Loin des prêt-à-penser/consommer actuels, l’Ayurveda est une science vivante qui évalue les besoins et les possibilités de chacun et y répond de manière adaptée. Elle s’appuie sur la connaissance des influences environnementales (saisons, situations géographiques, alimentation, relations…) sur notre santé physique et psychique. Par exemple si notre époque préconise au plus grand nombre de manger « tout cru », ou « tout liquide » ou « tout protéine », ou des compléments alimentaires…, l’Ayurveda part de la constitution individuelle de chacun et de ses possibilités digestives et ensuite propose une alimentation adaptée en fonction des saisons. La souffrance et/ou le déséquilibre vient du « trop », du « pas assez » ou du « pas adapté ». Ne pas répondre à nos besoins alimentaires entraine la faim (souffrance) puis le déséquilibre (malnutrition pouvant aller jusqu’au décès). Manger plus que nos besoins alimentaires entraine la souffrance (fatigue, lourdeur, maux digestifs) puis le déséquilibres (maladies cardio vasculaires, obésité …) Manger des aliments ou compléments alimentaires inadaptés à nos possibilités digestives entraine la souffrance (indigestion) puis le déséquilibre (aérophagie, toxines…). Grâce à l’Ayurveda nous comprenons nos besoins (qui ne sont pas forcément identiques à nos envies, ni aux besoins des voisins) et nos possibilités, ensuite nous pouvons adapter à cela notre alimentation et notre hygiène de vie. Par exemple, si je suis très menue mais en bonne santé : est-il utile que je fasse un jeûne comme cela est préconisé par beaucoup à l’heure actuelle ? A l’inverse si je souffre de surpoids et n’ai pas faim le matin, est-il utile de prendre un bon petit déjeuner comme certains le recommandent ? Cela repose sur le bon sens mais souvent nos envies nous en éloignent et cela est parfaitement logique selon l’Ayurveda. Cette science repose sur la nécessité d’équilibrer les contraires et sur le fait que les semblables se recherchent jusqu’au déséquilibre. Les Doshas sont des éléments clé de l’Ayurveda qui considère que la matière est composée de ces couples d’éléments qui ont chacun une fonction et des qualités: Vata= espace et air déterminent la capacité de mouvement. Principales qualités : froid, sec, léger Pita= eau et feu, détermine la capacité à transformer. Principales qualités: chaud, pénétrant, huileux Kapha= eau et terre, détermine la capacité à durer dans le temps. Principales qualités: onctueux, froid, lourd Si Vata est très présent chez moi, je suis naturellement légère, sujette à la sécheresse. Je vais souvent rechercher des aliments légers et secs mais est-ce cela dont j’ai besoin ? Le bilan Ayurvedique réalisé par un praticien expérimenté, permet de trouver des réponses à nos besoins afin de nous maintenir en équilibre. Il propose une alimentation adaptée mais aussi des soins corporels, des pratiques physiques qui peuvent se résumer à ce proverbe indien: « Prends soin de ton corps pour que ton âme ait envie d’y rester ». L’Ayurveda est donc un système de santé intelligent qui part de nos besoins et possibilités, mais si on pousse le raisonnement un peut plus loin il est aussi un système au service du collectif. Selon Gandhi: « Nous devons nous contenter du nécéssaire pour que d’autres puissent vivre.. », et bien c’est justement cela que permet l’Ayurveda tout en trouvant notre équilibre. Être conscient de nos besoins et les respecter, ne plus être esclave de nos désirs incessants et inconscients, prendre juste ce dont nous avons besoin et que cela nous apporte satisfaction et santé ... Ne serait-ce pas cela la révolution écologique qui permettrait au plus grand nombre de vivre heureux et en équilibre sur cette planète ? Au plaisir de vous retrouver et vous accompagner, en vrai ou à distance, autour du Yoga ou de l’Ayurveda… A bientôt, Isabelle.
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par Isabelle Ricci-Olivieri 06 mai, 2020
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par Isabelle Ricci-Olivieri 29 avr., 2020
"Communication" : la racine latine signifie partager, mettre en commun… Il est facile d’admettre que notre époque est celle de la communication numérique, celle des réseaux sociaux en particulier. Ces réseaux sont désormais une vitrine pour le Yoga et autres voies de conscience. Notre humanité devrait ainsi se voir plus forte de ce partage perpétuel de connaissances et de sagesse. Or nous constatons aujourd’hui l’inverse, dans cette avalanche continue de messages, la sagesse se dilue et nous oublions parfois l’origine de nos pratiques, leur motivation et leur sens profond. La communication dans son ensemble ne sert plus la communauté mais le besoin des individus d’exister, d’être vus et reconnus. Les outils de mise en commun sont devenus des lieux d’auto-contemplation. Mais tel Narcisse mort de s’être admiré avec tant d’assiduité, notre humanité s’étiole et perd le sens même de la réalité. Ainsi le yoga devient une pratique de bien être, Glamour, où quelques un(es) se contemplent dans l’admiration de leurs abonnés… Je voudrai vous partager ici des écrits de grands sages millénaires (parfois anonymes), dont le désir le plus profond était la libération des souffrances pour le plus grand nombre d’entre nous. Les Yoga-sutras de Patanjali , qui représentent un des socles du Yoga, nous disent: Chapitre 1 « De l’Unification » « Voici l’enseignement traditionnel du Yoga : Le Yoga consiste à suspendre l’activité psychique et mentale. C’est alors que notre Centre/ le SOI, réside en sa propre nature; dans les autres cas on l’identifie aux opérations mentales; Celles-ci représentent 5 sortes de modifications causant de la douleur ou non: connaissance juste, pensée erronée, opinions personnelles (ou imagination), le sommeil sans rêve et la mémoire. La connaissance juste se base sur une perception claire, la déduction par raisonnement, la référence aux textes sacrés. La pensée erronée n’est pas fondée sur la vraie nature des chose ou le Soi (conscience profonde). L’imagination ou opinion personnelle s’appuie sur une connaissance verbale, attribution d’une valeur à des mots privés de sens réel sans objet. Le sommeil est un évènement qui entraine l’absence de connaissance. La mémoire est la persistance des impressions mentales laissées par des objets. La suppression de ces états de conscience s’obtient par la pratique et le non attachement. (ou autrement dit) l’arrêt des pensées automatiques s’obtient par une pratique intense, dans un esprit de lâcher prise. Mais l’exercice demande un effort soutenu, Et il devient efficace quand il est durable, répété et enthousiaste. Quant au non attachement, il consiste à écarter les désirs des objets sans cesse offerts à nos sens et à s’en libérer totalement. Le degré ultime, c’est l’intuition du SOI (conscience profonde ou nature véritable), par le rejet des trois modalités de la manifestation… » Au vu de la profondeur de ces aphorismes et la difficulté que nous rencontrons parfois à les comprendre au premier abord, je ne crois pas que Patanjali ait eu beaucoup de followers, ou d’abonnés sur les réseaux sociaux et pourtant cette sagesse millénaire est plus que jamais d’actualité… A bientôt. Isabelle
par Isabelle Ricci-Olivieri 08 avr., 2020
Cette période trouble soulève de nombreuses réflexions sur nos systèmes d’existence et la nécessité de les repenser car beaucoup semblent avoir atteints leurs limites (matérialisme, mondialisation, dépendance à une économie basée sur la consommation…) Parmi ces question, voici celle que j’ai reçue de la part d’un groupe de thérapeutes Ayurvediques: « Quelles actions pouvons-nous mettre en place pour créer un monde plus équilibré (Sattvique) ? » Je crois que le problème est contenu dans la question, car ce que je ressens profondément durant ce temps suspendu que nous vivons, c’est la nécessité de réapprendre les vertus de l’inaction. Je ne parle évidemment pas des actions d’urgences dont font preuve les soignants ou toute personne venant en aide à ceux qui en ont besoin. Je parle de la nécessité de prendre de la distance avec ce besoin perpétuel d’agir, de faire, d’être pro-actif (faire avant même qu’un besoin soit exprimé). Je crois sincèrement que nous vivons une période de transition à titre individuel et collectif durant laquelle nous pouvons prendre le temps de nous observer en profondeur. Plutôt que de chercher à échapper à cette période anxiogène, par la mise en place de stratégies de groupes, pourquoi ne pas prendre le temps de nous contempler dans nos zones les plus sombres, les moins visibles, afin de les intégrer et qu’elles nous permettent une fois le temps venu d’agir de manière plus équilibrée, plus équitable ? Avant de vouloir mettre en place de nouveaux groupes ou communautés, il me semble urgent de comprendre pourquoi celles que nous avons créées dysfonctionnent, et quelles sont nos parts de responsabilités dans ces écueils. A mon sens le collectif devrait être le lieu où l’on partage le meilleur de soi sans attente excessive et conscient de nos capacités (et aussi de nos limites). Le yoga considère que nous sommes traversés par de nombreux canaux énergétiques dont 2 sont en lien avec le soleil et la lune: solaire Pingala et lunaire Ida. Ida est en lien avec notre part féminine, celle qui accueille dans l’ombre la semence du masculin et prépare à l’action. Cette énergie nous parle de nos parts inconscientes, viscérales, de la capacité d’accueillir, de murir; d’inertie nécéssaire avant une action dirigée et cohérente. Ce soir c’est la pleine lune, moment privilégié pour développer l’écoute, l’intuition, l’inaction… Voici un Pranayama qui permet d’activer Ida et l’énergie Lunaire : Chandra Bhedana : Index et majeur de la main droite repliés contre la paume de main le visage détendu pouce sur narine droite=INSPIRATION par la narine gauche annulaire sur narine gauche= EXPIRATION narine droite jusqu’à sentir le calme et la fraicheur s’installer dans notre esprit, et accueillir ainsi tous ces bouts de nous qui ne demandent qu’à s’unir. Bonne pratique sous la lune ;) A bientôt. Isabelle
par Isabelle Ricci-Olivieri 01 avr., 2020
.......................Tout est dit ;))) A demain ! Isabelle
par Isabelle Ricci-Olivieri 24 mars, 2020
Depuis quelques temps, cette question récurrente me laisse perplexe. Je partage ma pratique depuis 5 ans; autant dire peu de temps. Pourtant cette question était anecdotique lorsque j’ai commencé à enseigner. Pourquoi cette question suscite chez moi tant de réflexion et surtout l’envie de partager cela ici avec vous ? Il me semble évident qu’aujourd’hui dans sa démocratisation nous oublions parfois l’essence de cette voie qui est la libération de toutes contingences. Or cette petite question nous montre bien que nous pouvons au nom du Yoga nous créer de nouveaux attachements (à une forme de pratique entre autre, à de nouvelles croyances, à un nom …) alors que nous sommes censés évoluer vers le détachement. De plus, le Yoga est souvent réduit à une pratique physique, alors que l’Asana (l’aspect postural) n’est que la 3e étape ou degrés dans ce chemin de conscience . Asana se traduit littéralement par le fait de s’assoir ou la manière de s’assoir. Même si des traités tels que le Hatha Yoga Pradipika font état de différentes postures permettant d’acquérir de nombreux Siddhis ( pouvoirs). Ce même traité précise bien que sans l’abandon de ces pouvoirs, nous passons à coté de la voie du Yoga . Donc vouloir faire des postures est un non sens(et les faire valoir encore plus), les vivre c’est cela qui importe. Bien évidement les postures sont utiles mais elle ne sont pas la finalité du Yoga. Elles préparent le corps à l’immobilisme du mental qui pourra s’absorber dans la contemplation de sa vraie nature et ainsi connaitre le Yoga (état d'union de l’humain et l’univers). Enfin, pour beaucoup d’entre nous le Yoga est une action de plus sur un agenda bien chargé. Hier une personne m’indiquait une «nouvelle appli Yoga gratuite qui permet de choisir les zones du corps qu’on veut travailler et de faire son Yoga tous les matins … » Mais cela revient à dire « je FAIS la liberté tous les matins en choisissant quel muscle je veux travailler. » Si cet enseignement se transmet depuis des millénaires c’est parce que la transformation qu’il opère chez le pratiquant dépasse largement quelques groupes musculaires. C’est une voie de transformation de notre Être dans toutes ses dimensions: physique, psychique, énergétique et spirituelle. N’oublions pas non plus que Yoga et méditation sont indissociables et que sans méditation pas de Yoga . Le mot même Méditation, Dhyâna , désigne la contemplation de ce qui est, sans artifice: c’est la conscience qui se révèle à elle-même. Donc "la pleine conscience " est une pratique Yoguique millénaire, pas un concept de plus. A l’époque de « Je fais ou montre que je fais... Donc je suis», le Yoga nous invite à Être, dans chaque moment de notre vie (surtout ceux que l'on ne partage pas). Les pratiques posturales, respiratoires, le retrait des sens, les visualisations sont les pavés de ce chemin de liberté qu’est le Yoga; en aucun cas la destination finale. Voici une proposition dans ce moment suspendu « Arrêtons de faire du Yoga , vivons le...» : Quelle que soit notre activité quotidienne, restons suffisamment immobiles, conscients de notre souffle et essayons de nous concentrer uniquement sur l’expérience que nous vivons. Les repas en silence peuvent être l’occasion de cela : se concentrer sur sa mastication, les saveurs et peut-être ressentir tout ce que l’aliment nous transmet. S’assoir quelques instants et ressentir ses pieds sur le sol, son assise sur la chaise, son dos qui se redresse, juste ressentir son corps dans sa globalité et non plus de manière morcelée. Observer une fleur, le ciel ou tout autre élément de la nature jusqu’à ressentir ce qui s’y passe au plus profond. Voici autant de pratiques qui peuvent sembler insignifiantes et pourtant portent en elles l’essence du Yoga et vous verrez c’est parfois aussi difficile que des acrobaties…. Dans l’attente de vous retrouver, prenez soin de vous, de ceux que vous aimez et de ceux qui en ont besoin… A bientôt, Isabelle
par Isabelle Ricci-Olivieri 18 mars, 2020
L’origine Latine du mot confinement renvoie à la notion de frontière, d’espace voisin... Pour ma part cet isolement non choisi m’amène à découvrir des espaces inexplorés au plus profond de moi même. Des zones de peurs, de colère, de frustration, que je ne soupçonnais pas (ou plus). Mais tout près de ces terres obscures, je découvre aussi des parts de moi encore plus lointaines et bien plus vastes, où règne un grand calme, une force d’acceptation de ce qui est et même de ce qui pourrait être. Cette période de confinement me permet de voyager entre ces différentes parties de moi et ainsi de mieux me connaitre. De cette meilleure connaissance nait un sentiment de liberté toujours plus grand. Ce voyage vers la liberté, certains l’appellent yoga … Le yoga n’est pas une pratique posturale, respiratoire ou une concentration maximale du mental, c’est un état qui se révèle grâce à toutes ces pratiques et le respect de la vie sous toutes ses formes comme nous l’enseignent les Yama et Niyama . Yoga c’est l’unité, et l’unité exclue la notion de choix. Ce que j’apprécie de la vie, que j’aime ou recherche m’enseigne; mais ce dont j’ai peur, que je rejette, qui me déplait m’enseigne également. Si je choisis toujours ce qui me plait et fuis ce qui me déplait, je ne bénéficie que de la moitié de l’enseignement et suis toujours dans un mouvement et une peur qui n’autorise pas la quiétude. Je ne crois pas qu’il faille faire le choix de la souffrance mais d’expérience nous savons qu’elle est inévitable et lorsqu’elle se présente nous devons gérer son impact mais nous pouvons également en tirer des enseignements. Dans le contexte actuel chaque humain est impacté à différents niveaux, certains dans leur corps, d’autre au niveau émotionnel, d’autres enfin au niveau économique. Certains même vivent tout cela à la fois. Parfois nous pouvons aider physiquement, émotionnellement ou financièrement et je crois réellement que nous devons le faire si cela nous est possible. Mais la véritable libération est un chemin intérieur et solitaire auquel le yoga nous invite. Le Yoga nous enseigne que pour se libérer de la souffrance il faut en connaitre les racines. Quand nous comprenons nos mécanisme physiologiques nous sommes plus à même de gérer nos déséquilibres et pouvons même atténuer leur impact. C’est le cas pour les femmes qui accouchent ou certains malades qui accompagnent la douleur grâce au souffle. Comprendre nos attachements nous libère de nos émotions. Il nous arrive parfois d’oublier le principe de réalité au profit de nos peurs. En attendant pour faire mes courses ce matin une dame en bonne santé me disait qu’elle se sentait au bord d’une falaise car elle devait gérer une avalanche de mails et que le ralenti de la situation l’angoissait. Un des moyens les plus efficace de gérer ce genre de déséquilibre est de revenir à la conscience du corps et du souffle . Observer son souffle permet de le ralentir et suffit parfois à le rendre plus profond, ce qui favorise une meilleure oxygénation de nos tissus et organes et maintient notre système nerveux en équilibre. Enfin accepter une situation permet d’en extraire tous les enseignements. Si nous sommes pris dans un embouteillage nous avons le choix de nourrir notre frustration ou bien de profiter de ce temps pour écouter de la musique, regarder les paysages ou échanger avec les personnes qui nous accompagnent. Il y a 16 ans j’ai été bloquée à la Réunion pendant 15 jours car la compagnie aérienne qui devait me ramenée à fait faillite le jour de mon départ supposé. Certaines personnes on vécu cela comme un calvaire car nous n’avions aucune certitude quand à l’avancée de la situation. Pour ma part ce fût un moment magique car j’ai accepté la solidarité qui s’est mise en place et de faire confiance à la vie qui me l’a bien rendue. J’ai perdu certes de l’argent, mais j’ai gagné une confiance en l’Être humain qui ne m’avait pas été permis d’expérimenter jusqu’à lors. Aujourd’hui la situation nous invite à ralentir, écouter à l’intérieur de nous et redécouvrir la beauté simple et pourtant extraordinaire de ce qui est familier (un rayon de soleil, une fleur, le chant des oiseaux, un livre, les être proches…et enfin notre souffle qui est notre meilleur ami dès la première minute de notre vie ) En attendant la mise en place de cours à distance ou de vous retrouver physiquement, voici une pratique simple accessible par tous, à tous moments et en tous lieux: -Assis par terre, sur une chaise, un coussin, sentez le poids de votre assise et sa stabilité. Laisser le dos se redresser et les épaules se relâcher . Le menton légèrement rentré, la nuque étirée. Portez attention à vos mâchoires et relâchez les tensions. Sentez le contact du bas du corps avec le sol et l'élan dans le haut du corps. - Placez votre attention sur votre respiration, puis sur les mouvements de votre ventre qui se creuse en expirant et se relâche en inspirant. -Laissez le souffle grandir devenir libre et profond. -Sentez la fraicheur dans les narines à l'inspiration et l'air réchauffé à l'expiration. -Puis sans rien chercher laisser vous aller à l'observation de votre souffle aussi longtemps que vous en ressentez le besoin. -Avant de reprendre le cours de votre journée, observez vos ressentis physiques, émotionnels . -Souriez à votre souffle qui vous accompagne même lorsque vous l'oubliez;)) Voici ce que j’avais envie de partager avec vous au regard de la situation actuelle car c’est dans les échanges, parfois dans la confrontation d’expérience et avant tout grâce notre souffle, que nos limites internes bougent, autant que dans les postures. Prenez soin de vous, de ceux qui en ont besoin, de votre souffle... A très bientôt Isabelle
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